• Rentrée

    La dernière période de l'année scolaire m'attend.

    Elle a commencé avec des retrouvailles plutôt joyeuses et avec un chagrin partagé vite, entre deux portes, avec une collègue de pédiatrie que je retrouve demain : un de ses élèves que j'ai accueilli quelques fois dans la classe est décédé pendant les vacances. D'un coup, je sens ce poids redouté d'amère injustice sur la poitrine.

    Stantari

    Je me concentre sur les réussites du retour : un très bel échange autour des livres du prix Korczak, avec des élèves investis, qui ont pris ce travail très au sérieux. Leur analyse est fine. Ils défendent leur livre favori en trouvant des arguments auxquels je n'avais pas toujours pensé. Texture du papier, double page facilitant la lecture des plus jeunes, jeux de matières, choix des couleurs. Ils sont sensibles à d'infimes détails , se mettent facilement à la place des plus petits. Ils parlent du livre Kore-No, en se rappelant qu'il peut aider à vaincre la peur de la nuit, du livre De quelle couleur est le vent ? , en appréciant la part de toucher  et de jeux de manipulation du livre, de son sujet profond aussi, qui peut permettre d'évoquer le handicap; de Frédéric qui enseigne que celui qui n'a pas l'air "dans le coup", qui n'a pas l'air de participer aux tâches collectives, saura au bon moment apporter sa part, celle du poète qui fait rêver; et de Si tu veux voir une baleine, comme d'une suite de conseils étranges et qui apprennent l'intérêt de l'attente.

    Leurs réflexions sont très justes, leurs échanges riches. La parole est écoutée, chacun veut défendre son point de vue mais parvient à entendre l'autre et même à changer d'avis ! Si tous les temps de classe pouvaient être semblables, quel rêve! Ou quel ennui?

    Ah, va , je ne m'ennuierai pas cette fois encore. Trois quarts d'heure à peine après ces échanges, une fois un exercice de maths achevé, voici L. qui boude car le poème en cours ne lui plaît plus: elle décrète que non, elle ne l'apprendra plus...Quelques scènes bien connues. Je garde mon cap ; je reste disponible pour aider. Et les autres, qui eux non plus, ne comprennent pas bien cette attitude. L. a besoin de s'affirmer, de se faire remarquer; elle est inquiète. Les autres ne perçoivent que son comportement opposant et tentent de la convaincre. Peine perdue. Elle m'en veut. Cela finira avec un petit mot dans le cahier pour attirer l'attention sur son malaise du jour et dans le bureau d'A. avec un petit rappel des règles de travail ici. Elle revient en classe, prend son plan de travail et cherche à finir le reste. J'abandonne ce poème avec elle pour aujourd'hui. Elle en récite un autre dont elle se souvient très bien. Elle s'est remise au travail, renoue l'échange. Effectivement, elle n'a pas réussi la poésie aujourd'hui parce qu'elle n'a pas essayé... Après les sciences, L. quitte la classe en me saluant. La prochaine fois, défi poésie, on le saura ce poème aussi !

    « De l'art de rebondir : zen et rock'n rollSurprise ! »

  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :